samedi 25 août 2007

Divisé, le Parti socialiste ne parvient pas à contrer un Nicolas Sarkozy omniprésent

Les Fanatiques du parti socialiste ont décidément rien d’autre à faire que d’être à l’affût de tout ce que le président va dire ou faire.

La rentrée, avec son fardeau de la défaite et les cent jours au pouvoir de Nicolas Sarkozy, ne leur fait pas envie. Ni Laurent Fabius, "en vacances", ni Jean-Luc Mélenchon, qui en a "marre", pas plus que Dominique Strauss-Kahn, qui effectue une tournée mondiale pour promouvoir sa candidature au FMI, ne se rendront à la traditionnelle université d'été du PS à La Rochelle, du 31 août au 2 septembre. D'autres y voient ni plus ni moins qu'une corvée, - "un rendez-vous surfait, sorte de concours des mondanités socialistes", écrit sur son blog le député de la Nièvre Gaëtan Gorce. Les socialistes broient du noir.

Symptôme de ce malaise : chacun cherche à échapper au cadre du collectif. Au point que le "nous" disparaît du vocabulaire. "Ils n'arrivent pas à trouver le ton face à Sarkozy parce qu'ils ne parviennent pas à parler ensemble, sauf de renouvellement générationnel", affirme le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, parlant... des socialistes. Les fabiusiens organiseront d'ailleurs leur propre rentrée, une "journée nationale d'échanges et de débats", le 29 septembre, dans l'enceinte de Sciences-Po, à Paris. Ségolène Royal s'exprimera avant La Rochelle, lors d'une Fête de la rose organisée, samedi 25 août, dans son fief de Melle (Deux-Sèvres). "Nous vous conseillons d'apporter votre pique-nique ou de profiter des stands et buvettes qui seront ouverts sur place", lance l'ex-candidate à la présidentielle, qui précise, dans une invitation envoyée par Internet, qu'"un accueil spécifique pour Désirs d'avenir sera prévu". Le lendemain, comme chaque année, Arnaud Montebourg prononcera un discours depuis Frangy-en-Bresse, mais cette fois, plutôt que d'accueillir "une personnalité" du parti, il a convié les élus du "renouveau générationnel" Aurélie Filipetti, Gaëtan Gorce, Manuel Valls, Sandrine Mazetier, ou Philippe Martin.

Le PS, premier parti d'opposition, ne parvient toujours pas à s'exprimer d'une seule voix. Malgré un groupe de députés socialistes plus nombreux à l'Assemblée nationale, la loi sur le "paquet fiscal" du gouvernement est passée sans encombres.

ORDRE DISPERSÉ
Des critiques ont bien été émises, sur les vacances luxueuses du président, les perspectives de croissance moins bonnes que prévu, la réduction des effectifs dans l'éducation... Des bilans ont bien été dressés. "Nicolas Sarkozy a évité les dossiers majeurs en déployant un rideau de fumée législative", écrit Jean-Christophe Cambadélis dans Libération du 23 août, tandis que Martine Aubry, dans Le Monde d'aujourd'hui, dénonce une gestion émotionnelle de l'actualité "à chaud, sur le perron de l'Elysée". Mais cette opposition se fait en ordre dispersé, quand ce n'est pas dans la cacophonie. Là où François Hollande critique le style du chef de l'Etat, Manuel Valls affirme, sur RMC Info : "Ces cent jours sont marqués par une hyper-présence. Cela ne me choque pas. Les Français souhaitent un président de la République très actif."
"Les socialistes sont soit dans le commentaire, soit dans le dénigrement d'eux-mêmes, ils s'adressent encore moins qu'hier aux Français", constate M. Cambadélis, député de Paris et chargé de l'organisation de l'université de La Rochelle, consacrée, selon le programme prévu, au "diagnostic de la rénovation". Suivront, courant septembre, trois ateliers sur le "fond" comme "l'avenir de la solidarité dans une société individualisée" ou "le socialisme dans la mondialisation". Mais pour l'heure, tourné sur lui-même comme en témoigne la prolifération de livres de rentrée rédigés par des socialistes pour juger de la défaite de Ségolène Royal à l'élection présidentielle, le PS apparaît de plus en plus atomisé.

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